Pédagogie

« Enseigner, ce n’est pas remplir des vases
mais c’est allumer des feux »,

sénèque

– Enseignement

La pratique de l’enseignement est pour moi complémentaire de mon travail artistique, elle me permet de cultiver et de conserver un lien que je juge essentiel avec la société dans ses mouvements et ses questionnements, avec des enfants et adultes de tous âges et de différentes catégories sociales.

Elle permet à mon travail de rester connecté, ancré avec la société et l’époque dans laquelle il s’inscrit et de ne pas s’abstraire du monde, ou de reproduire « par projection » des déterminismes sociologiques trop
étroits ou des élitismes stériles.
Influencé par la pédagogie active d’Adolphe Ferrière de Célestin Freinet, et par les traveaux de Fernand Deligny, je crois que la recherche, le jeu, le tâtonnement et l’expérimentation directe sont les meilleurs vecteurs de tout apprentissage, et c’est ce que je tente de mettre en pratique avec mes élèves.
Depuis bientôt dix ans, j’ai le grand plaisir de travailler au sein de la classe préparatoire des Ateliers Beaux- Arts de la ville de Paris, et d’aider de tout jeunes gens à se préparer aux concours des grandes écoles d’Art, de les accompagner dans la construction singulière de leurs dossiers, dans la mise en forme raisonnée de leurs désirs et de leurs aspirations.
Et c’est un travail et un public que j’affectionne particulièrement, une sorte de course de vitesse et de métamorphose pleine d’énergie.

– Engagement

Issu d’une lignée d’enseignants par ma mère, je ne me destinais pas particulièrement à l’enseignement.
J’y suis venu par l’engagement dans l’éducation populaire, en proposant des ateliers de création
cinématographiques dans les écoles d’Ile-et-Villaine au sein du dispositif « école et cinéma », puis au sein de l’association Cinetic, qui proposait des ateliers aux enfants de Belleville et d’ailleurs.
Je pense que l’un des rôle de l’artiste dans la société est de mettre en partage ses expériences et sa pratique avec les publics les plus divers, en particulier ceux qui sont les plus fragiles et les plus exclus du champs culturel.
J’ai pu constater que la mise en partage des outils et des processus de la pratique artistique, favorise l’émancipation intellectuelle et opérative des individus et contribue à renforcer le lien social et la confiance personnelle dans des contextes où l’atomisation et l’informe menace la liberté et l’autonomie des personnes.
C’est ainsi que j’ai découvert le plaisir de transmettre, de partager et de créer collectivement avec des publics variés.
Des prisons aux universités, des centres sociaux aux centres de formation, des festivals aux écoles privées, j’ai rencontré des publics très variés d’adultes et d’enfants de toutes catégories sociales, j’ai enseigné l’art
de l’animation, la maîtrise de logiciels d’image, le story-board et le pliage avec le même engagement.

– interventions

Que ce soit dans une école, pendant un festival ou directement dans l’espace public, J’aime intervenir, et inviter les autres à le faire également, en y étant plus ou moins invité, pour des performances avant des concerts, pour des sessions de mixage vidéo dans le off du festival d’Annecy, par des installations impromptues dans les rues de Belleville, des conférences sur la lumière et l’image pendant la fête de l’animation ou par des ateliers de projections pirates dans les couloirs de la Générale.
L’idée d’acte spontané, de création « hors-cadre » d’interpellation imprévue du public sont autant de « profanations » (au sens d’Agamben) d’un ordre ou d’un état social.
L’effet de surprise, et les échanges particuliers qui en découlent obligent les spectateurs, à se positionner, physiquement. Je me sens souvent «intervenant » potentiel, et je saisi l’occasion avec gourmandise
lorsqu’elle se présente. C’est une source de joie, une façon d’être présent au monde, de rompre l’ordinaire et de réactiver quelque chose de l’enfance et du jeu.
Le travail de Mona Atum dans ses performances implique l’immersion et le positionnement du public, la présence (et parfois même la chaleur) du corps du visiteur.
Son engagement m’inspire énormément.
Au coeur des luttes sociales et écologiques, l’intervention artistique devient une nécessité, et une façon active de penser et d’articuler de façon opérative des revendications de changement.

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